Cancer, infarctus, Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques… Bien que l’on soit tous témoins, dans notre vie, de situations pénibles provoquées par une maladie grave, il est facile de sous-estimer les conséquences que pourrait avoir une telle maladie si c’est à nous qu’elle s’en prenait. Parmi ces conséquences, le stress financier imposé à la personne, à son couple et à sa famille pourrait être particulièrement important.
Des études montrent en effet que pour un grand nombre de personnes, les réserves dont elles disposent seraient épuisées en moins de six mois. C’est plus que ce que l’on recommande d’avoir dans son « fonds d’urgence », mais bien moins que ce qui pourrait être requis sur la durée de la maladie.
D’où la question : que se passe-t-il après ? Généralement, il n’y aura d’autres choix que de puiser dans le patrimoine destiné à d’autres fins, notamment la retraite et les études des enfants, ce qui pourrait miner le futur de l’ensemble de la famille.
Dégager un capital immédiat
Une solution à envisager pour éviter une telle situation est l’assurance maladies graves. À la différence de l’assurance invalidité (ou « assurance salaire »), qui verse généralement un revenu de remplacement jusqu’à ce que la personne soit apte au travail, cette assurance est conçue pour libérer rapidement un capital, libre d’impôt.
La personne peut dès lors puiser dans ce capital pour maintenir son niveau de vie, faire face à des dépenses imprévues et s’offrir des traitements spécialisés, c’est-à-dire se confronter à la maladie sans compromettre son épargne actuelle et son plan financier.
Un fonctionnement simple
Le principe est généralement le même pour tous les produits de cette catégorie : sur diagnostic de l’une des maladies prévues au contrat, l’assureur versera à la personne la somme forfaitaire prévue, qui peut aller d’aussi peu que 10 000 $ à plusieurs millions. Dans certains cas, l’assureur défraiera aussi certaines dépenses, par exemple l’accès à des médecins spécialistes et à des ressources médicales de pointe.
Cependant, les polices d’assurance maladies graves peuvent différer selon les conditions médicales qu’elles couvrent et selon différentes clauses d’application. Règle générale, on recommandera de bien étudier la proposition de l’assureur, en particulier lorsque les primes offertes sont peu coûteuses : cela pourrait signifier que la police comporte un grand nombre d’exclusions. De même, si une assurance de ce type est offerte par l’employeur, il sera parfois souhaitable d’en étudier le détail pour évaluer si une assurance personnelle additionnelle ne serait pas à envisager.
Le tableau suivant donne une idée de la protection offerte par une police couvrant plus d’une vingtaine de conditions considérées comme graves.
Les petits caractères
L’un des éléments sur lesquels les polices peuvent différer concerne le paiement des primes.
D’emblée, on recommande généralement d’envisager ce type d’assurance tôt dans la vie (par exemple lorsqu’on fonde une famille) parce que, comme pour une assurance vie, le coût peut augmenter avec l’âge, alors que l’assurabilité peut diminuer.
Vient ensuite le choix des termes. À cet égard, la majorité des polices fonctionnent à la manière d’une assurance vie temporaire, c’est-à-dire qu’elles offrent une couverture jusqu’à un certain âge en fixant les primes à verser selon des tranches de 10 ou 20 ans. Cela veut dire que le coût annuel de la police n’augmentera qu’aux 10 ou 20 ans. Il est cependant possible d’opter pour une assurance dite « payable à 100 ans », qui permettra de niveler le coût sur l’ensemble des années, donc, vraisemblablement, sur la durée de vie de la personne.
Plusieurs polices comportent aussi des dispositifs de remboursement des primes. Selon les options prévues, l’assuré pourrait récupérer jusqu’à 100 % des primes versées s’il décide d’annuler sa police ou demeure en bonne santé. En outre, en cas de décès de l’assuré, les survivants pourraient récupérer jusqu’à la totalité des primes ou un pourcentage du montant d’assurance.
« Est-ce pour moi ? »
Comme on peut le voir, l’assurance maladies graves se prête à une variété de besoins, et la première démarche à entreprendre est sans doute de faire le tour des options avec un conseiller en sécurité financière.
Reste une question : ne vaudrait-il pas mieux utiliser le montant des primes pour l’investir dans un portefeuille de placement ? Peut-être, si votre capacité d’épargne vous permet d’investir en même temps dans votre résidence, votre REER, votre CELI, le REEE de vos enfants, vos projets d’affaires et dans un compte de placement où vous pourrez disposer de centaines de milliers de dollars, en franchise d’impôt, à n’importe quel moment de votre vie – y compris dans la prochaine année.
Autrement l’assurance maladies graves pourrait s’avérer un levier financier beaucoup plus performant.
Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article.
Desjardins Assurances, « Priorité santé » ; « Priorité santé - payable 10 ans » ; « Priorité santé - payable à 100 ans ».
Head Research, « Critical Illness Insurance ».
Investopedia, « Critical Illness Insurance: What Is It and Who Needs It? ».
MoneySense, « Critical illness insurance: Is it worth it? ».